vendredi 25 février 2011

Xavier de Kepper EXPOSITION du 4 au 25 mars


L'exposition consacrée à Xavier de Kepper en mars sera sans doute la plus "dérangeante" de la programmation 2011 de la galerie 113.
Il faut entendre par "dérangeante", au bon sens du terme, le fait qu'elle bouscule nos habitudes quand nous regardons une oeuvre d'art.
Que nous montrera-t-elle?
D'abord quelques pièces anciennes (dessins à l'encre très fouillés, pêle-mêles dans des boites lumineuses fixant dans des raccourcis saisissants notre société de consommation), histoire de baliser le parcours déjà riche d'un jeune artiste touche-à-tout.
Mais on y verra surtout une impressionnante série de collages, réalisés à partir de documents anciens, (journaux illustrés, planches anatomiques) où l'artiste excelle à mettre en forme les méandres d'une réflexion à la fois contestataire et contemplative sur les rapports qui lient l'Homme du XXIème siècle à ce qui l'entoure, le faisant osciller entre l'enthousiasme et le rejet.
On est ici aux antipodes des collages mis à la mode par les surréalistes, comme Prévert ou Max Ernst, où les associations d'objets, et partant, d'idées,relevaient de coq-à l'âne faciles, un peu potaches et qui limitaient la remise en ordre de la réalité à un onirisme facile.
Dans la présentation des collages de de Kepper, se développe séquence après séquence toute la logique d'un raisonnement qui oppose les uns aux autres les éléments de la réalité comme dans de faux miroirs.
La recherche "plastique" (d'autres diraient "esthétique") est ici délaissée au profit de l'effet "graphique" (non pas celui que recherchent designers et publicistes) mais celui qui fait, par le biais du collage une nouvelle écriture, propre à détailler, de façon circonstanciée, l'état mental de l'artiste.
Pour ce faire, des assemblages de détails anatomiques viennent se poser, à cru, sur des décors découpés dans des magazines des sixties, décennie où se développérent tous les délires modernistes.
Mais ils absorbent, amalgament au passage des éléments empruntés à l'écriture: ainsi se forme un discours a la fois simple et complexe qui lie l'image et le mot, et parfois les oppose, pour illustrer simultanément le désordre ambiant, et la cohérence du regard de l'artiste quand il le décrypte.

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